Assise dans l'herbe, les yeux brillants et un masque sur le nez, Amélie, 5 ans, attend d'être examinée par un médecin du centre de traitement de la grippe (CTG) de Nouméa. Un bien grand mot pour cette tente dressée sur le parking de l'hôpital territorial Gaston-Bourret, devant lequel une vingtaine de personnes prennent leur mal en patience. "Notre objectif est de centraliser tous les cas suspects au CTG, afin que les gens n'aillent pas répandre le virus dans les salles d'attente des médecins", explique Nicolas Vignoles, responsable de la communication du gouvernement calédonien.
En Nouvelle-Calédonie (250 000 habitants), le virus a proliféré rapidement : de 2 cas le 26 juin, on est passé à 101 le 2 8 juillet. D'abord importés, ils sont désormais contractés en Nouvelle-Calédonie même. Tous les patients sont toutefois dans des états satisfaisants. Récemment, une classe du lycée Lapérouse de Nouméa a été fermée à la suite du cas confirmé d'une élève, tandis que le maire de l'île des Pins, havre touristique du sud de l'archipel, a suspendu l'accueil des paquebots australiens.
"Il ne faut pas se faire d'illusions. Tout le monde l'aura et il y aura forcément des morts", confie un médecin urgentiste, qui redoute une combinaison du virus de la grippe saisonnière, en circulation dans l'archipel en plein hiver austral, avec celui du virus de la grippe A (H1N1). Dans le pire des scénarios imaginé par la DASS, la maladie pourrait culminer à 85 000 cas et causer entre 170 et 470 décès en Nouvelle-Calédonie.
Claudine Wéry Le Monde.fr
Article paru dans l'édition du 30.07.09.
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